Par amour du ping

26 Août, 2020

Pas de sport sans arbitre ! En la matière, Akram Ben Attia excelle. Licencié à l’ACBB tennis de table, celui qui est devenu le plus jeune Juge Arbitre national rêve désormais d’officier lors des Jeux Olympiques de Tokyo 2021. (©ITTF World Tour)

Dans la famille Ben Attia, demandez le papa, Mustapha, champion de tennis de table. Ou ses fils Akram et Youcef[1], tous deux passionnés de la petite balle blanche. Pas de doute, nous avons à faire à une famille de pongistes ! Né à Tunis un 11 octobre 1995, Akram a pratiqué le ping dès l’âge de cinq ans. Entraînements, compétitions, passion… Mais cumuler deux séances par jour en même temps que les études n’est pas chose facile alors Akram se tourne vers l’arbitrage. « J’ai un vrai lien avec la famille du tennis de table et je voulais le préserver. Rester dans cette famille dans laquelle j’ai grandi. » Dès l’âge de 16 ans, Akram Ben Attia arbitre alors quelques tournois de clubs, quelques compétitions régionales. Mais le garçon a la tête bien faite alors il entreprend des formations. « Formation régionale d’abord, puis j’ai gravi les échelons jusqu’à réussir l’examen d’arbitre international en 2016. » En 2017, il devient même à 22 ans le plus jeune Juge Arbitre national. 

« J’ai vraiment mangé de la compétition ! »

Akram Ben Attia


Major de promotion de son école d’ingénieur, Akram rejoint la France en 2018 pour suivre un Master Data Science Actuaria dans le domaine de l’informatique et de la finance. « En Tunisie, on connaît le Centre de tennis de table ACBB – Paris. En arrivant ici, Cyril Camion, qui fait tellement pour son club et la discipline, m’a beaucoup aidé et j’ai naturellement rejoint l’ACBB tennis de table. » Outre ses études, le jeune homme poursuit sa passion dévorante pour l’arbitrage : « J’ai vraiment mangé de la compétition avec l’expert de la Fédération internationale, l’Algérien Mounir Bessah. » Jusqu’à cette année 2019 où, à Metz, il valide le volet théorique du Badge bleu, plus haut degré d’arbitrage.
« Après des compétitions en Belgique et en Egypte, j’ai validé définitivement ce Badge bleu. Je suis aujourd’hui le plus jeune arbitre du monde avec ce badge prestigieux. »

Beaucoup de pression

Pour un néophyte, la question se pose. Quel est le rôle réel d’un arbitre en tennis de table ? Car on imagine bien qu’il ne s’agit pas juste de compter les points. « Il y a beaucoup de petits détails à gérer et franchement, ce n’est pas simple », sourit Akram. « Il faut être attentif, très concentré. Savoir prendre une décision en une fraction de seconde. Par exemple, le service répond à des règles très précises : ne pas masquer la balle, veiller au respect d’une hauteur, d’une verticalité. Le service lance le point, c’est une action primordiale. » En cas de litige, à l’instar du tennis, chaque joueur peut faire appel à la vidéo une fois par set.
Dans les compétitions majeures, l’arbitre doit aussi apprendre à composer avec la pression. « Il y a le public, la presse, les télés… Mais aussi les staffs qui mettent la pression comme lors du Tournoi de Qualification Olympique. C’est normal, c’est le jeu, mais c’est stressant. Il faut donc savoir imposer ses règles au départ. »

« La veille des matchs, j’étudie le profil des joueurs pour connaître leurs travers. »

Akram Ben Attia

Pour être au top le jour J, Akram prépare ses rencontres avec beaucoup de minutie. « La veille des matchs, j’étudie le profil des joueurs pour notamment connaître leurs travers et être capable de modérer les choses. Je m’invente des scénarios pour tout anticiper. Il faut être fort car l’erreur n’est pas envisageable. » Comme les joueurs, une heure avant son match, l’arbitre entre dans sa bulle. « Je m’isole, j’écoute de la musique. »
Et quand il entre dans l’arène surchauffée, le sentimental disparaît. « En dehors, je connais un peu tous les joueurs. Mais le jour du match, ils sont tous des inconnus, comme des numéros. Je sais comment je dois gérer et modérer mon match et je compte sur le respect entre joueurs et arbitre. C’est essentiel. Pour préserver cette notion de respect, je donne d’ailleurs peu de cartons. »
Passionné et brillant, Akram Ben Attia vit sa passion pleinement sans véritablement en vivre. « L’objectif n’est pas l’argent même si l’idée de professionnaliser l’arbitrage fait son chemin. Le plus important, c’est l’amour porté au tennis de table. »


[1] Youcef Ben Attia, 17 ans, est aujourd’hui au centre TT ACBB-Paris

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